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Dans le domaine informatique (IT pour Information Technology en anglais), toutes les compétences sont valorisables (d’Excel aux réseaux en passant par Java) mais il est clair que l’esperanto du calcul scientifique dans les banques (et chez les éditeurs logiciels) reste le C++. Ne pas le maîtriser est un handicap majeur pour toute recherche d’emploi ou de stage. Or, lors de la seconde année de Master, le temps manque pour atteindre le niveau requis si l’on part de rien, chaque étudiant devant prioritairement combler ses lacunes en mathématiques et en finance selon son origine.

III. Pour conclure

Quatre points pour finir.

• Tout ce qui précède ne concerne que les parcours mathématique et informatique en amont du Master 2è année, domaines dans lesquels le retard accumulé ne se rattrape guère. Évidemment, bien d’autres éléments sont parties prenantes de la formation d’un Quant, notamment tout ce qui concerne la théorie financière et le fonctionnement des marchés. Il est dans l’intérêt de chacun de s’en imprégner dès que possible.

• Le métier de Quant, même s’il est particulièrement exigeant en ce domaine, n’est qu’un métier parmi d’autres dans la banque et l’assurance faisant appel aux compétences mathématiques et en calcul scientifique de haut niveau, comme celles décrites ci-dessus. Chaque activité a ses spécificités : ainsi dans les métiers de l’assurance, on privilégiera souvent une formation renforcée en statistique et en économétrie. Ces métiers peuvent s’exercer à l’intérieur des banques (structureur, trader sur desk exotique, développeur...) ou "à proximité" des banques (éditeurs de logiciels, SSII...). D’autres voies sont possibles pour devenir Quant, citons pour mémoire une formation de physicien, mais toutes reposent sur une solide formation scientifique et les mathématiques restent le chemin d’accès privilégié.

• Il ne faut pas mésestimer la dimension internationale de ce métier. Une carrière passe forcément par des postes à l’étranger. Non seulement à Londres mais presque sûrement aussi à New York, Tokyo, Hong-Kong ou Chicago. Ceux qu’une telle mobilité ne séduit pas doivent en être conscients.

• Enfin, et il serait malhonnête de ne pas terminer par là, les exigences en termes de niveau à l’entrée des Masters 2è année sont particulièrement élevées. Les places y sont aussi chères à l’entrée que les salaires élevés à la sortie. Une consolation de taille : les études restent essentiellement gratuites en comparaison de formations similaires à l’étranger.

Bibliographie :

- N. El Karoui, Mesure et couverture des risques dans les marchés financiers, MATAPLI 69, 2004.

- D. Lamberton, B. Lapeyre, Introduction au calcul stochastique appliqué à la Finance, Ellipses, Paris, 1991 (2è édition, 1997), 174p.

- G. Pagès, C. Bouzitat, F. Carrance, F. Petit, En passant par hasard, les probabilités de la vie de tous les jours, Vuibert, Paris, 1998, (3è édition, 2004), 268p.

(*) Nicole El Karoui est Professeur à l’École Polytechnique, fondatrice et co-responsable de la thématique Master 2 "Probabilités & Finance" de l’Université Pierre & Marie Curie et de l’École Polytechnique (anciennement "DEA Probabilités & Finance").
Page web : http://www.cmap.polytechnique.fr/~elkaroui/elkaroui2.html

(**) Gilles Pagès est Professeur à l’Université Pierre & Marie Curie, co-responsable de la thématique Master 2 "Probabilités & Finance".
Page web : http://www.proba.jussieu.fr/pageperso/pages.html


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