Ce sont les maths qui mènent le monde !
La nouvelle étude sur l'impact économique des mathématiques montre que la discipline a des répercussions directes sur près d'un cinquième du PIB national.
Par Yann Verdo
Christophe Besse, le directeur de l'Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions au CNRS, le rappelle malicieusement dans sa présentation de la nouvelle étude sur l'impact économique des mathématiques : quand le magistrat et mathématicien « amateur » Pierre de Fermat énonce le 18 octobre 1640, au détour d'une lettre, ce qui va passer dans les annales de la discipline sous le nom de « petit théorème de Fermat », il ne cherche pas à faire oeuvre utile - utile en quoi ou à qui, d'ailleurs ? « Aujourd'hui cependant, ajoute Christophe Besse, ce 'théorème inutile' du XVIIe siècle est la base de la sécurité de tous les échanges numériques. »
En progression
Les mathématiques innervent l'économie et la société, c'est entendu, mais dans quelle mesure ? L'étude d'impact conduite au long des cinq premiers mois de l'année par l'Agence pour les mathématiques en interaction avec l'entreprise et la société (AMIES), et publiée le 13 septembre dernier, révèle que les mathématiques ont des répercussions sur 18 % du PIB national et 13 % des emplois salariés en France (soit 3,3 millions).
Fait particulièrement intéressant, ces deux chiffres sont en progression par rapport à la précédente étude de l'AMIES, réalisée en 2015 sur des données de 2012 : la part du PIB impactée par les maths a augmenté de deux points de pourcentage (de 16 à 18 %) et celle des emplois salariés de 14 % entre 2012 et 2019. Un fait qui devrait réjouir nos six médaillés Fields de ces vingt dernières années.
Yann Verdo